Symposium du RDPLF - 14 Avril 2011 (Poster n°7)

Pancreatite aigue apres un mois de dialyse péritonéale.

Pierre Trolliet, Patrick Hallonnet, Cora Denicola, Roula Galland

CHU Lyon Sud, 69495 Pierre Benite, France

Le patient (60 ans) diabétique 2 présente une IRC au stade 5 (eDFG : 12 ml/min). Après 4 semaines de DPCA (2 x 2 litres glucosé 1.36 %), des douleurs abdominales et une asthénie croissante l'amènent en hospitalisation. Il apparaît ictérique, l'abdomen est douloureux, sans défense. Le dialysat est d'aspect normal (6 GR, 44 GB / mm3). La lipase est à 1965 UI/l. Le scanner confirme la pancréatite aigue céphalique nécrosante. L'échographie et la bili-IRM ne révèlent aucune anomalie canalaire bilio-pancréatique. Les triglycérides (initialement : 3.4 g/l) sont à 43.8 g/l, sans hyperglycémie importante. Le transfert en hémodialyse permet la résolution rapide de la PA et de l'hypertriglycéridémie : Début DP Hosp J+15 + 2 mois


Début DP Hops J+15 +2 mois
Lipase (UI/L - 1965 573 79
Triglycérides (g/L) 3,4 43,8 1,9 1,5
HbA1C (%)
6,2 6,8
-
6,3

Les PA sont plus fréquentes en DP qu'en hémodialyse. L'hypertriglycéridémie, facteur de risque reconnu au dessus de 10 g/l, apparaît déterminante chez notre patient, en l'absence d'éthylisme, de pathologie canalaire bilio-pancréatique . Mineure initialement, elle a été aggravée par l'apport glucosé de la DP, au reste sans grande hyperglycémie.

Le profil des apolipoprotéines (B, C2, C3, E) indique une réponse appropriée mais dépassée face à l'afflux de particules VLDL de grande taille ; une anomalie génétique de la lipoprotéine lipase est recherchée. Bien qu'une telle complication soit exceptionnelle, sa prévention peut s'appuyer sur : identification des patients à risque, choix préférentiel de l'hémodialyse pour eux, icodextrine pour limiter la charge glucosée, contrôle rapproché des paramètres lipidiques en début de la DP.