LA DIALYSE PERITONEALE ET LES AUTRES TECHNIQUES

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La Dialyse Péritonéale est l'un des quatre moyens de traitement
de l'insuffisance rénale chronique terminale.


DPCA = Dialyse Péritonéale Continue Ambulatoire
DPCA

C'est toujours la technique de dialyse péritonéale la plus utilisée dans le monde. Elle nécessite un cathéter intrapéritonéal permanent sortant par l'émergence. Décrite en 1976, son principe est simple.

Cette technique utilise des cycles longs et des échanges manuels. Dans sa conception originelle, les cycles devaient être suffisamment longs pour obtenir l'équilibre péritonéoplasmatique des petites molécules comme l'urée. En outre, la réalisation manuelle des échanges imposait des manipulations diurnes et peu nombreuses.

Avec une stratégie classique, 4 cycles de 2 à 3 litres chacun sont réalisés pendant les 24 heures, 3 cycles diurnes et un long cycle nocturne.
La DPCA est habituellement quotidienne, 7 jours par semaine. Chez les patients ayant encore une fonction rénale résiduelle significative, elle peut cependant être prescrite avec seulement 3 échanges dans la journée, la cavité péritonéale étant drainée chaque soir jusqu'au lendemain matin. La présence d'une fonction rénale résiduelle significative permet aussi de ne dialyser que 6 jours par semaine.

DPA = Dialyse Péritonéale Automatisée

DPA

L'automatisation de la dialyse péritonéale permet de multiplier le nombre de cycles sans imposer d'astreinte supplémentaire pour le malade, car le traitement est réalisé la nuit par une machine (ou cycleur) pendant que le malade dort.

Les possibilités de la DPA sont donc importantes, et le terme générique de "DPA" regroupe en réalité une multitude de techniques rendues possibles par l'utilisa-tion du cycleur.

L'efficacité de l'épuration peut être supérieure à celle de la DPCA car il est possible de prescrire un grand volume de dialysat pendant la nuit. De plus, les différents paramètres de dialyse peuvent être programmés avec précision sur le cycleur (volume intrapéritonéal, durée et caractéristiques des différentes phases du cycle, durée de la séance nocturne, etc) ceci permettant une personnalisation optimale de la prescription.

Hémodialyse
HD L'hémodialyse itérative est le traitement de référence pour la suppléance extra-rénale. C'est un traitement discontinu et périodique. Les séances se répètent trois fois par semaine, et la durée d'une séance est de 4 à 6 heures en moyenne. L'hémodialyse nécessite une machine lourde et difficilement transportable : le générateur d'hémodialyse, alimenté par une eau traitée par adoucissement, déchloration, filtration et osmose. (minimum 0,5 m3 d'eau/séance). L'hémodialyse est essentiellement réalisée dans des centres, la lourdeur de l'investissement initial décourageant quelque peu la mise en route d'un tel traitement à domicile, surtout pour un patient en attente de transplantation. La contrainte de temps hebdomadaire imposée au patient est quantitativement comparable pour l'hémodialyse et la DPCA (environ 12 heures par semaine), mais répartie différemment : pluri-quotidienne pour la DPCA, tri-hebdomadaire pour l'hémodialyse. La notion moderne de "soins intégrés" tend à montrer que lorsque le patient bénéficie successivement de toutes les techniques disponibles au cours de sa vie d'insuffisant rénal (dialyse péritonéale, puis hémodialyse, puis éventuellement transplantation), alors il a les meilleures chances de survie.
Transplantation
GREFFE

La transplantation rénale est évidemment le traitement idéal de l'insuffisance rénale chronique terminale, en termes d'espérance et de qualité de vie, mais aussi de coût moyen et long terme. Le développement de la transplantation est surtout limité par la pénurie de greffons cadavériques, les greffes à partir de donneurs vivants restant très marginales dans notre pays. En ce qui concerne les reins provenant de cadavres, la pénurie d'organes est encore trop souvent entretenue par le refus de prélèvement opposé par les familles de donneurs potentiels. Ceci justifie pleinement les campagnes d'information et de sensibilisation du public, qui gagneraient à être relayées par leur généraliste. Avec les nouveaux traitements immunosuppresseurs, la survie moyenne des greffons est supérieure à 60 % après 10 ans, en constante amélioration.